Les arts visuels occupent depuis longtemps une place importante dans l’univers créatif de Louise Bédard. Leur apport s’est parfois matérialisé à travers la contribution de collaborateurs venus d’autres horizons dont le cinéaste d’animation Pierre Hébert (Braise blanche, Elles) et l’artiste-peintre Pierre Bruneau (Te souvient-il ?).
Parfois l’inspiration est venue de plus loin, véhiculée par des œuvres d’artistes issus d’autres temps, d’autres lieux. Des artistes comme Tina Modotti, Hanna Höch et Marianna Gartner ont eu un impact sur certaines des pièces produites au cours des dix dernières années.
Le collage c’est le corps, les objets, les formes trafiquées auxquelles on insuffle un rôle qui ne leur était pas destiné au départ. Revues et journaux sont prétextes au passage sous la férule des doigts et des ciseaux des images que l’on déchire, coupe, transforme au gré de l’inspiration du moment. Certains collages prennent plus de temps que d’autres à être complétés. L’équilibre doit d’être au rendez-vous même en transgressant plusieurs règles. L’harmonie n’est pas nécessairement recherchée. Ce qui tient la route est ce qui donne une résonance à son imagination et ensemence cet autre espace qu’est la feuille blanche.
J’ai été très intriguée de voir comment, à mon tour, je pouvais me servir concrètement de la matière du collage pour travailler le corps, le mouvement, la chorégraphie et l’espace. Tant de temps j’ai passé en studio avec les danseurs et à ma table avec ciseaux et bâtons de colle, pour me rendre compte que danse et collage peuvent être des activités ludiques par moment. Les règles du jeu n’y sont déterminées que par le choix de la liberté que l’on se donne. Il n’y a alors que le désir d’aller là où on n’est jamais allé auparavant, histoire d’inscrire la danse dans une démarche se faisant le miroir de fantasmes à concrétiser.
Certaines de mes œuvres ont été directement influencées, voire inspirées par ce médium. Pour d’autres le collage a plus subtilement imprégné ma façon de communiquer mes idées auprès de mes collaborateurs. Jamais n’ai-je tenté de reproduire ce que j’avais mis sur papier; c’était surtout des pistes d’inspiration pour le travail. En même temps, le détail de certains collages m’amenait à explorer un filon où j’extrapolais le mouvement, reconfigurais l’espace, pour mieux percevoir la résonance poétique. J’ai aussi découvert des artistes qui avaient fait du collage un art, m’incitant à donner mes propres coups de ciseaux. Des heures, parfois des jours entiers, ont ainsi été consacrés à simplement me libérer de toute préoccupation, pour enfin savourer le plaisir de voir apparaître un univers d’inattendu.
Louise Bédard
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